Le parquet de Bordj a requis 5 ans de prison fermes et cent mille
dinars d'amende (10 millions de centimes) à l’encontre du prisonnier d'opinion,
Cherif Ghassoul. 2 articles ont été déjà publiés par mes soins, sur la situation de cet administré, père de famille, tombé dans les filets de la répression qui s'installe après Boutef. Le même tribunal se prononcera lors du
mois prochain, de juin, sur son cas. Alors que les défenseurs, qui s'expriment sur leur client divulguent de leur côté leur suivi, la source de cet article...
Ce 21 mai 2020, alors que j'écris ce sujet, entre 15 et 17 heures, auprès de l'instance locale de la chambre criminelle, est jugé le jeune Cherif Ghassoul. Il l'est pour appartenance au Hirak. Il est emprisonné depuis août 2019 (déjà 9 mois), sans que l'on se prononce définitivement sur le délit qui lui est reproché.
Il a grandement contribué à la création du "TIFO", avec principalement des participations diverses de concitoyens de sa ville, l’emblématique Bordj. Et c'est là le fait qui sous-tend la réaction illégale de la justice et de ses sbires aveugles.
Précédent sujet.
Avec des procédures faites selon les injonctions de la bureaucratie
et des politicards qui dirigent, il est dit que le verdict sera prononcé en
juin, le mois prochain. Mais rien n’est encore sûr, avec tant d'obscure gestion du socle de la
république par des magistrats qui ont la conscience noyautée par l’oligarchie.
Bordj-Bou-Arreridj
était un fief de la révolte qui a dit non-au 5ème mandat pour le despote
du faux-FLN Bouteflika et dès les premières semaines de 2019. Comme l'est
l'ensemble du mouvement Hirak, la spontanéité naissante du sentiment de révolte
et de fierté a pris la jeunesse pour qu'elle revendique tant l'expression citoyenne que la fin
du régime de l'incompétence et de la corruption.
Dans la radieuse ville
qui rayonne sur les hauts plateaux, tant par son économie à vocation
technologique que par sa mémoire marquante dans l'histoire algérienne, a été
déployée l'une des plus immenses banderoles qu'a connu le pays et même le
Monde.
Avec ce gigantesque étendard est apparu le mot "TIFO" dont
l'étymologie revient aux gradins du football italien. Sa signification est établie
comme un grand drapeau, contenant une caricature et un slogan.
"Justice du téléphone", disent les critiques de la chose commune.
En effet, balancée
depuis le haut d'un immeuble encore en construction, situé au cœur de la ville
capitale de la wilaya, l'immense toile revient aux supporteurs de football. Assez
ancienne au niveau national, l'équipe locale "CABBA" a déjà suscité une
culture juvénile de défoulement pour suivre les compétitions du ballon rond. Car elle joue en 1ère division du championnat algérien. Ses fans ont majoritairement, avec leurs slogans, rejoint le Hirak, sinon ils l'ont lancé.
Depuis l'exposition de l'ample banderole, des questions ont surgi sur sa confection ? Ses auteurs
et son importance de vouloir distinguer la révolte de BBA contre le régime.
Fortement ancrée dans la société, ce drapeau reste bien une curiosité. Des rumeurs ont parlé d'un financement
revenant à des industriels locaux. Et qui sont nombreux. Mais point de leur aide !
L'autre fait marquant,
du Hirak à BBA, est le repas en plein mois de ramadan 2019, en l'occasion
duquel une vache a été sacrifiée dans la pure tradition africaine. Et aussi la
provenance de la ressource qui a couvert ce frai est un autre questionnement ? Une autre cotisation, perçue comme financement venant de l'extérieur du pays.
Sur le même citoyen, un autre article.
Les juges qui siègent à Bordj, après
des mois qu'ils attendent les résultats de l'enquête qui s'avère être des plus
approximatives, ont tranché selon l'arbitraire qui leur est édicté.
Faute de reprocher à Mr Ghassoul d'avoir soutenu la désobéissance civile
qui a permis la chute du despote Bouteflika, les magistrats l'accusent d'être soutenu de
l'étranger, voire d'avoir eu de l'argent par une intervention externe au pays.
Comment Chérif a pu
être financé de la « main étrangère » comme le suggère le
réquisitoire ? Aucune explication n’est étayée. Le procureur, comme déjà
des opinions locales, se demande en effet qui a pu procurer tant de moyens au
mouvement du Hirak à Bordj ?
Mais le peuple est engagé. La société algérienne peut créer même des
miracles, dont celui du départ de Bouteflika est l'exemple illustratif. Son émeute sage et sans discorde obscurantiste démontre pleinement la volonté de changement.
En fait, c’est la
seule façon de nier la volonté d’un peuple décidé d’en finir avec gabegie d’un
régime systémique. Une justice aveugle et arbitraire. La force de la nouvelle
jeunesse connectée via une communication sociétale moderne, n’a même pas besoin
de journalistes, qui sont absents pour parler de l’affaire de ce citoyen. C’est
une volonté collective incassable.
La population, comme à Bordj, aspire à
arrêter le minable pouvoir de la bureaucratie, du « ben-Amisme » et
de l’incompétence, celui qui a ruiné l’Algérie qui est enviée pour ses moyens
matériels et surtout humains, tel ce militant.
Du tribunal de BBA.