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mardi 18 février 2020

Ryamonde Peschard épousa une cause et des principes...

Raymonde Peschard avait 30 ans au moment où elle est tombée au champ d'honneur pour que se libère l'Algérie du joug colonial. Le 26 novembre 1957 au nord-ouest de Bord-Bou-Arreridj, au pied de Djebel Tafartast qui coiffe Medjana, le fief d'El-Mokrani, elle a été abattue d'une balle à la tête.


Collage 
Raymonde Peschard
Oeuvre de Mustapha Boutadjine

L'écriture de cet article est motivée par le retrait de la plaque commémorative à Constantine, citant cette militante de la cause algérienne.
Son souvenir était officialisé avec une plaque commémorative à Constantine. La plaque qui la rappelle vient d'être retirée de son emplacement sur un mur de la capitale l'est algérien, ville qui l'a vue naître. Il était connu qu'en 1963, une artère a été baptisée de son reluisant nom : Raymonde Peschard. 

Parmi des dizaines, même des centaines, de combattants d'origine européenne qui ont participé à la guerre de libération, son martyre fut au nord de Medjana.
 Un autre article sur la mémoire de Bordj-Bou-Arreridj.
Son parcours a été plusieurs fois retracé par des témoignages. Des historiens et des articles de presse l'ont relaté. Moi-même dans l'un de mes blogs, dont la plate-forme a fermé, j'avais publié un sujet où j'ai retracé son militantisme de femme, de communiste et de moudjahida.

Son engagement, politique et social, est des plus significatif, dans le glorieux tumulte mémoriel qui déboucha sue la libération de son pays. J'insisterai sur sa patrie, pour des raisons évidentes obscurantistes...

Cette fille d'Alger est d'une famille de prolétaires français qui adoptèrent une identité, une nation et surtout les principes de justice...




Repérée par l’armée française à Draa Errih, sur le djebel Tafertas, un chaînon des Bibans, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Medjana (Bordj Bou Arréridj), elle fut capturée avec Rachid Belhocine, médecin, Arezki Oukmanou et Redjouani, étudiant en mathématiques.
Le groupe était sans armes. Rachid Belhocine, Arezki Oukmanou et Redjouani furent sauvagement tués. Témoin de la scène, elle réagit. Elle trouva « le courage de déverser sur les soldats un flot d’injures, les traitant de sauvages, de barbares et de nazis », écrit Djoudi Attoumi dans son livre-témoin, « Avoir vingt ans au maquis ».
Ligotée, couchée, le visage contre le sol, elle reçut une balle de revolver dans la nuque, tirée à bout portant par un officier, sur ordre du colonel Buis. Dans un communiqué lu à la radio et diffusé par la presse, Robert Lacoste, ministre résident, présenta sa mort comme un titre de gloire pour l’armée française.
Raymonde Peschard venait de boucler ses trente ans. Elle naquit le 15 septembre 1927, à Saint Eugène (Bologhine). Son père était cheminot. Elle grandit à Constantine chez son oncle Edouard qui l’accueillit à la mort de sa mère. Elle reçut une bonne instruction. Elle travailla comme infirmière dans un lycée. Elle assuma ensuite les fonctions d’assistante sociale à l’EGA. Elle doit son éveil politique à l’oncle Edouard, membre du Parti communiste algérien (P.C.A), très estimé de la population constantinoise, témoigne son camarade de lutte, William Sportisse.
Les années 1940-1950 marquent son engagement dans les luttes sociales et politiques. En 1950, elle mobilisa les femmes constantinoises dans la lutte contre les arrestations des membres de l’Organisation Spéciale (O.S), branche armée du parti MTLD.

Militante du PCA, elle était au Comité de lutte contre la répression aux côtés de Cheikh Hamani et de Réda Houhou, dirigeants locaux de l’Association des Oulémas.
Fichée par la police politique (P.R.G), elle fut expulsée du département de Constantine, en 1955. Après un bref passage en France puis à Oran, elle regagna Alger où elle trouva un emploi d’assistance sociale à l’E.G.A (Sonelgaz).
Elle rejoignit les Combattants de la Libération puis intégra le FLN, suite aux accords PCA-FLN conclus en juillet 1956.

Raymonde prit le chemin du maquis de la wilaya 3 au mois de mars 1957 où elle demanda à faire partie d’un groupe de combat. Les paysannes remarquèrent sa beauté et sa bonté et lui donnèrent le nom de Taouès.
A l’indépendance ses cendres furent transférées au cimetière de Constantine où elle repose auprès de son oncle Edouard, décédé en 1949.
En 1963, la République Algérienne reconnaissante donna son nom à une grande artère de la ville de Constantine.
Cette article est inspiré du travail de Mohamed Rebah,Chercheur en histoire.
Auteur : « Des Chemins et des Hommes »

https://www.huffpostmaghreb.com/mohamed-rebah/raymonde-peschard-elle-es_b_5428129.html